Pour quelle alimentation opter quand on a de l’endométriose ?

 » Que l’alimentation soit ta première médecine  » disait Hippocrate de son temps. C’est en se basant sur cette philosophie de vie que la naturopathie a fait de l’alimentation son premier pilier. L’alimentation est en naturopathie la base de tout changement en terme de santé. C’est ce que nous allons voir pour le cas de l’endométriose : quelle alimentation avoir quand on souffre d’endométriose ?

A quoi ça sert de changer d’alimentation quand on a de l’endométriose ?

Concrètement mettre en place une alimentation adaptée à l’endométriose permet de nourrir en profondeur son corps et son esprit. Cela va venir soulager les douleurs sur le long terme, réduire les crises de douleurs aussi bien dans leur durée, la fréquence ou l’intensité. Au delà des douleurs, nourrir son corps de manière adaptée va aussi permettre de se sentir en meilleure forme.

Changer son alimentation quand on a de l’endométriose va permettre d’agir sur les douleurs et de retrouver de la vitalité.

Changer d’alimentation ne veut pas dire faire un régime

Il y a une grande différence entre changer son alimentation et faire un régime quand on a de l’endométriose. De nombreux régimes existent, notamment le fameux régime anti-inflammatoire prôné par de nombreuses femmes touchées par l’endométriose. A mon sens, un régime doit répondre à plusieurs choses. Il doit être limité dans le temps, être fait dans un objectif précis et doit toujours être encadré par un professionnel de santé. Sans ça, un régime peut amener à des carences, des restrictions mentales voire des troubles du comportement alimentaire.

Je préfère parler d’équilibre alimentaire quand je parle des changements dans l’assiette. C’est en le trouvant que l’on arrive à prendre soin de soi et de son endométriose de manière douce et durable.

Comment changer d’alimentation ?

L’alimentation est en fait assez complexe. Nous n’avons pas toutes les mêmes besoins. Nos besoins varient avec les saisons, le cycle menstruel, notre âge, notre fonctionnement, notre tempérament, nos capacités digestives, notre activité physique, etc. Cela fait bien trop de critères à prendre en compte pour dire que telle ou telle alimentation convient à toutes ! C’est pourquoi l’alimentation est à adapter à chacune d’entre nous. Une alimentation adaptée c’est apporter à l’organisme tout de ce dont il a besoin au sens physiologique afin qu’il puisse fonctionner de manière optimale et atteindre l’équilibre de santé. C’est en fait NOURRIR son corps en profondeur.

Quelle alimentation choisir pour son endométriose ?

Voici quelques grandes pistes à explorer pour démarrer des changements dans son alimentation.

1 – Réinvestir la cuisine et cuisiner au maximum

Il s’agit de supprimer tous les aliments industriels. Même si vous cuisinez déjà, il se peut que vous ayez des produits industriels à la maison. Je pense aux biscuits du goûter ou du petit-déjeuner, aux pâtisseries industrielles achetées au supermarché bourrées d’additifs et d’huiles hydrogénées, aux céréales ultra-transformés notamment celles soufflées et enrobées proposées au petit déjeuner, aux plats préparés qui dépannent le midi au travail ou encore aux surgelés type poêlés et pommes dauphines préparés par des industriels.

Sans entrer dans une cuisine gastronomique, il s’agit de revenir à une alimentation simple et le moins transformée possible.

Si l’alimentation est notre première médecine, les industriels n’ont pas vraiment le même point de vue qu’Hippocrate ! En effet l’importance de l’alimentation a été un peu oubliée ces dernières décennies. Les produits industriels transformés et ultra-transformés ont plutôt des effets néfastes sur la santé : obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, etc.

2 – Privilégier des aliments frais et de saison 

Ce sont tous les légumes et fruits de saison. En choisissant ce type de produits, on s’assure de faire le plein de vitamines, minéraux et fibres indispensables au bon fonctionnement de notre organisme. Issus de l’agriculture locale, ils seront ainsi plus frais que s’ils ont voyagé pendant plusieurs jours en chambre froide. Préparés de manière à ne pas dénaturer l’aliment (cru ou cuisson douce comme la vapeur ou le wok), les apports en antioxydants seront optimaux. C’est exactement ce dont nous avons besoin en cas d’endométriose pour lutter contre les radicaux libres !

3 – Privilégier des aliments bruts 

Là encore, sans faire de la grande cuisine, on peut simplement partir de fruits et légumes non transformés et les cuisiner simplement. Cela peut revenir à couper des endives et les assaisonner pour en faire une salade, mettre des carottes et oignons dans le panier vapeur pour ensuite les accompagner d’un filet d’huile d’olive (ou d’un délicieux pesto de fanes de radis que je partage dans ce livret !), couper une butternut en 2 et la mettre au four pour la faire rôtir ou encore saisir au wok ses courgettes. Faites ce qu’il y a de plus simple et rapide pour vous !

Opter pour des aliments bruts, c’est aussi faire le choix de céréales demi-complètes ou complètes. Cela revient à exclure tous les produits ayant subi un raffinage : les produits blancs comme la baguette ou le pain blanc, les pâtes blanches, le riz blanc, le sucre blanc, la semoule de blé blanche, etc. Bref, il y en a un paquet dans nos assiettes 🙂

Choisir des aliments bruts permet de conserver le maximum de nutriments naturellement présents dedans. Attention toute fois aux sensibilités individuelles : les aliments complets pour être un peu trop agressifs pour certains intestins ! Privilégier alors du demi-complet 🙂

4 – Choisir des matières grasses de qualité

Les matières grasses de qualité, ce sont des huiles vierges de première pression à froid de qualité biologique. Cela revient à exclure toutes les huiles raffinées, c’est-à-dire celles qui ont subi tout un tas de transformation chimique et industrielle ayant dénaturé la graine ou la fleur de base. Comment les reconnaitre ? Les huiles raffinées sont dans des bouteilles en plastique et n’ont aucune mention de type « huile vierge » 😉

5 – Opter pour une alimentation biologique

La qualité biologique a toute son importance dans la mesure où elle garantit l’absence de pesticides, fongicides, herbicides mais aussi d’antibiotiques pour les produits d’origine animale. C’est ce que garantit le label bio européen mais aussi les autres labels comme Demeter, Nature et Progrès et Bioconvergence. Savez-vous que les pesticides sont des perturbateurs endocriniens ? L’alimentation représente 80% de notre exposition à ces perturbateurs endocriniens. Et en cas d’endométriose, il s’agit de limiter tant que possible ces perturbateurs endocriniens (je t’invite à lire cet article pour commencer à t’en débarrasser !). Alors veillons à les exclure de l’assiette.

6 – Limiter les aliments qui ont une action pro-inflammatoire

Dans cette catégorie d’aliments, on retrouve les céréales à gluten (et notamment le blé) et les produits laitiers mais aussi les sucres blancs, les sodas et la charcuterie. J’ai dit limiter pas exclure 😉 De toute façon quand on commence à changer ses habitudes alimentaires, on découvre tellement d’autres céréales que le blé, tellement d’autres sources de matières grasses et tellement d’autres sources de plaisir gustatif que ces aliments dit pro-inflammatoires ne prennent naturellement plus de place dans l’assiette.

Pour conclure

Au final, choisir une alimentation adaptée à l’endométriose, c’est faire le choix d’une alimentation physiologique dont je viens de dresser les grandes lignes. C’est une alimentation fait-maison, le plus brute possible à base d’aliments frais et de qualité biologique ayant subi le moins de transformation possible.

Si vous cherchez des idées de recettes, je vous invite à jeter un œil à cet article Des recettes pour mon endométriose.

Pour finir, une dernière précision. L’alimentation ne va pas guérir ou soigner l’endométriose a elle seule. Les changements alimentaires peuvent être insuffisants pour revenir à un équilibre de santé. Pour retrouver la santé, il peut être nécessaire de mettre en place d’autres actions comme apprendre à réduire son niveau de stress, réguler ses émotions, se mettre en mouvement, etc. C’est tout cela ensemble qui optimise le retour à un équilibre de santé et à mieux vivre avec l’endométriose. 

Aline Demolin

J’accompagne les femmes à retrouver douceur et vitalité au fil de leur cycle

4 réponses

  1. Bonjour,
    Premièrement je vous remercie des données que vous mettez à notre disposition concernant l’endométriose (ça redonne un peu d’espoir). Cela fait maintenant un mois que j’ai modifié mon alimentation suite à l’arrêt de ma pilule. Au bout de combien de temps de ces nouvelles habitudes peut-on escompter les premiers résultats? (Il faut être patient j’imagine).
    Merci
    Diane

    1. Bonjour Diane, il m’est difficile de répondre à ta question…Car cela dépens de plusieurs choses : d’où tu pars côté alimentation (que mangeais tu avant, avais tu beaucoup de plats industriels dans ton assiette, etc), quels sont les changements que tu as mis dans ton assiette, quels sont tes symptômes de l’endométriose que tu cherches à soulager par une approche nutritionnelle ? Les résultats sont variables d’une femme à l’autre, cela peut être de quelques semaines à quelques mois. Et ce qui peut motiver à continuer des changement s dans son assiette, c’est des résultats sur d’autres points que l’endométriose (vitalité, poids, autres douleurs, etc).

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