Comment expliquer l’endométriose ?

Comment expliquer l’endométriose est la question que me pose le plus souvent mes clientes !

L’endométriose se définit comme une maladie gynécologique chronique inflammatoire. Elle se caractérise par la présence de cellules semblables à celles de l’endomètre en dehors de la cavité utérine. Ces cellules réagissent comme les cellules endométriales. Elles sont ainsi sujettes aux variations hormonales du cycle menstruel et provoquent alors une réaction inflammatoire là où elles se trouvent au moment des règles. L’endométriose engendre tout un lot de symptômes particulièrement handicapants. Pour mieux les connaitre, je te renvoie vers cet article.

Pourquoi ces cellules migrent en dehors de la cavité utérine ? Pourquoi il y a autant de symptômes ? Comment on en arrive à avoir de l’endométriose ? Autant de questions que se posent les femmes concernées.

Bien comprendre l’endométriose et expliquer l’endométriose me parait indispensable pour une prise en charge optimale. Au fil de ma pratique et de l’accompagnement de près de 100 femmes touchées par l’endométriose, j’ai petit à petit affiné ma définition de l’endométriose. Pour moi, l’endométriose implique plusieurs systèmes de l’organisme. Et en regardant tous les systèmes que l’on peut mieux comprendre et expliquer l’endométriose.

NB : Comment expliquer l’endométriose est une question à laquelle il est délicat de répondre sans être controversée. On me l’a tellement posée que je voulais y répondre dans cet article. Alors préparez vous à être bousculée dans cet article 🙂 Il reflète uniquement mon point de vue et ma compréhension actuelle de la maladie. Ce que je présente n’est en aucun cas la vérité absolue. Je le vois plutôt comme un autre axe de réflexion sur notre santé en général. Mais je ne remets absolument pas en cause les théories médicales !

Explication N°1 : l’endométriose implique le système immunitaire

Au moment des règles, l’endomètre qui est une muqueuse interne de l’utérus, se détache petit à petit de l’utérus et va donner le sang des règles. Chez toutes les femmes, il y a un reflux de sang qui se fait dans les trompes de Fallope. Mais le corps est bien fait ! Pour contrer ce phénomène, il va lancer son système de défense, le système immunitaire pour éliminer ces cellules qui n’ont rien à faire dans cette partie du corps. Le problème pour les femmes touchées par l’endométriose, c’est que ce mécanisme n’est pas optimum. En effet, le système immunitaire est un peu fatigué (à cause du terrain inflammatoire qui lui pompe pas mal d’énergie). Et de ce fait, il ne permet pas l’évacuation de toutes les cellules. Il y aurait 2 raison à cela. Soit parce qu’il ne reconnait pas ces cellules et il ne sait pas quoi en faire et donc les laisse. Soit parce qu’il est trop faible pour les combattre et donc n’arrive pas à les traiter en intégralité et en laisse donc une partie. C’est ainsi que peuvent se former des kystes, nodules ou adhérences qui réagissent avec le cycle hormonal à l’endroit où elles se situent.

Explication N°2 : l’endométriose implique le système hormonal

L’endométriose est une maladie hormono-dépendante complexe. Elle est liée à un déséquilibre relatif entre deux hormones du cycle menstruel : les œstrogènes et la progestérone. Ces hormones sont sécrétées par les ovaires sous le contrôle de l’hypophyse. Quand l’hypophyse et les ovaires sécrètent les bonnes hormones au bon moment et en bonne quantité, tout va bien et il n’y a pas de déséquilibre hormonal.

Mais chez les femmes touchées par l’endométriose, on retrouve un taux d’œstrogènes très élevé par rapport à celui de la progestérone. On parle souvent d’hyperoestrogénie relative (à la progestérone). Ce déséquilibre hormonal cause les douleurs caractéristiques du syndrome prémenstruel (tensions mammaires, nausées, jambes lourdes, irritabilités, douleurs pelviennes, etc.), douleurs auxquelles viennent s’ajouter les douleurs liées à l’inflammation, spécifique de l’endométriose. Pourquoi ce déséquilibre cause des douleurs supplémentaires à l’inflammation, me direz vous ? Il faut savoir que la progestérone joue un rôle hyper stratégique dans le cycle menstruel. Elle a notamment un rôle anti-inflammatoire. Donc si on en manque, on est moins équipée face à la douleur.

Si tu veux creuser le sujet des hormones du cycle , je t’invite à lire l’article sur l’équilibre hormonal.

Explication N°3 : l’endométriose implique le système digestif

70% de notre système immunitaire est logé dans notre système digestif. Le système immunitaire travaille de pair avec le microbiote et la paroi intestinale. C’est ce qui lui permet d’être le plus efficace possible en cas d’agression. Dans le cas de l’endométriose, il y a souvent un dysfonctionnement de l’intestin. On retrouve souvent des Troubles Fonctionnels de l’Intestin, une hyperperméabilité intestinale, des intolérances alimentaires, des ballonnements, des gaz, etc. chez les femmes touchées par l’endométriose. Comme le système digestif a une physiologie altérée, il va solliciter d’autant plus le système immunitaire. Et cela a pour conséquence d’emballer et de fatiguer le système immunitaire. C’est ainsi que le système immunitaire devient encore plus faiblard.

Explication N°4 : l’endométriose implique le système nerveux

Le système nerveux est le commandant de bord du corps. C’est lui qui réceptionne beaucoup d’informations et décide de beaucoup de choses (sans qu’on s’en rende vraiment compte !). Il réceptionne, par exemple, tous les phénomènes de stress et décident des hormones à sécréter.

Le stress est à la base est un simple phénomène d’adaptation du corps à une nouvelle situation. Mais à haute intensité et de manière répétée, il devient délétère sur le long terme. En effet, il peut entrainer un déséquilibre du système nerveux. En étant déséquilibrer, il va revoir ses priorités : survivre ou lancer un cycle menstruel harmonieux ? Je dis tout ça dans quelques instants ! Mais vous avez sûrement deviné !

Si vous avez bien suivi, on retrouve chez les femmes touchées par l’endométriose un faible niveau de progestérone. Le cortisol, hormone du stress, et la progestérone, hormone de 2ème partie du cycle qui contribue à la fertilité sont en concurrence à un certain moment du cycle menstruel. Elles sont en concurrence car ces deux hormones sont fabriquées à partir de la même matière première. Mais le corps privilège toujours sa survie… Il va donc d’abord activer le mécanisme du stress plutôt que celui du cycle et de la fertilité. Et il va ainsi privilégier la fabrication de cortisol au détriment de la progestérone. 

C’est un des impacts majeurs du stress sur l’équilibre hormonal. D’autres autre aspects sont aussi hyper intéressant à avoir en tête concernant le système nerveux et l’endométriose :

  • le stress et les émotions jouent un rôle dans la majoration de la douleur
  • le stress chronique augmente le phénomène inflammatoire

Pour conclure

L’endométriose est une maladie à multiples facettes. C’est ce sur quoi je voulais attirer votre attention en vous présentant tous les systèmes impliqués (à mon sens) dans l’endométriose de manière schématiques. Cette maladie est une maladie qui implique quasiment tout l’organisme. Je trouve qu’il est donc important de prendre en compte l’interdépendance de ces systèmes, de proposer une approche globale dans la prise en charge de cette pathologie afin d’accompagner au mieux les femmes en souffrant.

Aline Demolin

J’accompagne les femmes à retrouver douceur et vitalité au fil de leur cycle

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