Il y a eu un temps où les femmes tombaient enceintes facilement et naturellement, parfois un peu comme par magie ! Évidemment, je pense que la nature est bien faite la plupart du temps. Mais je pense aussi que c’était une autre époque, celle de nos mères et grands-mères. Les temps ont changé et la fertilité en a pris un coup 🙁
Les causes de l’infertilité
Aujourd’hui la fertilité est en chute libre que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. L’infertilité a doublé en 20 ans et 1/4 à 1/3 des couples rencontrent des problèmes de fertilité.
A mon sens plusieurs phénomènes sont venus perturber la fertilité de l’être humain. Car en effet, les choses ont changé depuis le temps où nos mères et grands-mères étaient enceintes facilement :
- polluants et perturbateurs endocriniens en hausse (merci les pesticides à outrance qui ont contaminés air, terre et eau)
- élévation du niveau de stress (coucou la charge mentale des femmes actives !)
- dégringolade de l’importance de l’alimentation dans les familles (merci la société de consommation qui a fait passer notre alimentation en dernier plan et nos téléphones portables au 1er plan)
- alimentation dénaturée et carencée (coucou les ravages de l’industrie agro-alimentaire pour qui la priorité est leur porte-monnaie et non notre santé)
Voilà le tableau que je vois avec mes yeux de quarantenaire et mère d’un enfant de 2 ans.
Les temps ont changé et je ne pense pas qu’on puisse tomber enceinte aussi facilement que nos mères et grands-mères. Je pense qu’on a besoin de se préparer sur le plan physiologique pour se donner toutes les chances de devenir mère et surtout : mère d’un enfant en bonne santé.
Je pense qu’on ne TOMBE plus beaucoup enceinte aujourd’hui mais plutôt qu’on DEVIENT enceinte, résultat de tout un processus.
Ce processus est la préparation du corps et de l’esprit.
Préparer son corps pour favoriser la fertilité et devenir enceinte
Préparer son corps à un projet bébé c’est mettre en place le maximum de conditions favorables pour être enceinte et voir son projet bébé se réaliser.
Ce qui nuit à la fertilité c’est un terrain inflammatoire et un manque de sécrétion de progestérone.
Préparer son corps pour favoriser la fertilité va donc être guidée par ces deux aspects de la fertilité.
1 – Réduire l’inflammation pour favoriser la fertilité
L’inflammation c’est l’ennemi N°1 de la fertilité.
Et notamment chez les femmes touchées par l’endométriose. Car c’est à la fois elle qui provoque les douleurs de règles (ou à d’autres périodes du cycle) et qui réduit considérablement les chances de concevoir un bébé malgré l’endométriose.
Pourquoi l’inflammation nuit à la fertilité ?
Il y a deux raison majeures qui explique pourquoi l’inflammation réduit la fertilité :
- L’inflammation réduit la fonctionnalité des spermatozoïdes : une fois qu’ils sont dans l’utérus., les spermatozoïdes ont un grand chemin à parcourir pour aller rencontrer l’ovule à féconder qui se trouve, lui, dans les trompes. L’inflammation ne vient pas faciliter leur déplacement.
- L’inflammation nuit à l’implantation de l’embryon dans l’utérus : elle rend l’endomètre (le nid du bébé) moins réceptif à l’implantation de l’embryon et donc il aura plus de difficultés à s’accrocher au nid pour continuer la suite de son développement.
C’est pourquoi venir réduire cette inflammation va contribuer à favoriser un projet bébé.
Comment réduire l’inflammation pour favoriser un projet bébé ?
Il y a plusieurs étapes pour agir sur l’inflammation.
1ère étape : identifier les causes de l’inflammation
C’est en déterminant avec précision la ou les causes de l’inflammation qu’il sera possible d’agir dessus de manière ciblée. Les causes de l’inflammation sont propres à chaque personne.
Mais parmi les causes les plus fréquentes, il y a une alimentation dénaturée et carencée en vitamines et minéraux essentiels à la santé et notamment au bon fonctionnement des organes reproducteurs. Ainsi qu’un niveau de stress élevé et répété qui cause et entretient le phénomène inflammatoire.
2ème étape : agir sur les causes déterminées
C’est là où on passe à l’action !
Si je reprends mes 2 exemples de cause de l’inflammation, voici des illustrations de ce qu’on peut faire pour agir sur l’inflammation.
Pour l’alimentation, ce qui va jouer sur la fertilité c’est d’ajouter ce qui manque et/ou ce qui est primordial pour la conception. Par exemple la vitamine B9 (qu’on retrouve dans les épinards, châtaignes, melon, haricots secs, pois chiches, brocolis, etc,), le sélénium (dans les noix du Brésil), l’iode (dans les produits de la mer), des huiles riches en oméga-3 (comme le lin ou la cameline) ou encore des oléagineux riches en de nombreux minéraux.
Pour le stress, il va être important d’évaluer le niveau individuel et d’identifier les déclencheurs du stress. C’est en travaillant sur les déclencheurs qu’on peut vraiment réduire significativement le niveau de stress de chacun. Cela revient à un travail d’introspection pour mieux se connaître et comprendre ce qui déclenche chez nous certaines émotions et état de stress. De manière provisoire, plutôt « pansement », on peut toutefois avoir recourt à des exercices pour revenir au calme après un épisode stressant : exercice de respiration comme la cohérence cardiaque ou la respiration alternée, auto-massage des pieds, olfaction d’huiles essentielles apaisantes du système nerveux comme la lavande officinale, etc.
3ème étape : favoriser l’élimination
Enfin, réduire l’inflammation va passer par une correcte élimination des composants de l’inflammation (les acides, en référence à l’équilibre acido-basique). Cette élimination se fait par les émonctoires, les organes en charge du « nettoyage » du corps : foie, intestins, reins, peau, poumon. Quand ils sont un peu faiblards, ils ont du mal à remplir leur rôle ce qui entretient le processus inflammatoire en partie. A l’aide de plantes ou d’autres cures ciblées, on peut les relancer pour qu’ils remplissent à nouveau leur rôle de nettoyage.
Maintenant que nous avons vu comment réduire l’inflammation pour favoriser la fertilité, nous allons voir l’autre aspect de la fertilité : les hormones.
2 – Augmenter la progestérone pour favoriser la fertilité
Pourquoi faire attention à sa progestérone pour être enceinte ?
On appelle souvent la progestérone, l’hormone de la nidation. Elle sert à ce que l’embryon s’implante bien au chaud dans l’utérus, plus précisément dans l’endomètre, pour y rester et se développer durant 9 mois.
Pour que cela se fasse, il faut que la durée de la phase pendant laquelle la progestérone est sécrétée (phase lutéale) soit assez longue. Voici quelques éléments de compréhension. Un ovule fécondé met 5 à 7 jours à descendre des trompes pour arriver dans l’utérus. Ensuite, il lui faut encore 1 à 2 jours pour trouver l’endroit qui lui convient le mieux pour se fixer. Cela veut dire qu’il faut au moins 10 jours minimum de phase de progestérone pour qu’un embryon continue sa route pour devenir un bébé. Entre 10 et 12 jours, l’embryon peut y arriver mais il y a de risque plus élevé de fausses couches. L’idéal est d’avoir une phase de 12 jours pour assurer la bonne nidation de l’embryon.
Vous l’aurez compris : sans progestérone, il n’y a pas de possibilité d’avoir un bébé.
Alors chouchouter sa progestérone va être une des clefs pour favoriser une grossesse naturelle.
Comment chouchouter sa progestérone ?
Voici les grands axes pour agir sur la progestérone.
1- Réduire son niveau de stress
Il faut savoir que la progestérone est en concurrence directe avec la fabrication du cortisol, hormone du stress. Hé oui, le corps a ses priorités : sa survie. Cette survie l’amène à fabriquer des hormones du stress qui lui garantissent des actions pour sa survie. Mais il ne peut pas bien faire les 2 en même temps : projet bébé et survie. C’est pourquoi le corps relègue au 2ème plan la fabrication de la progestérone et donc le projet bébé.
2- Adopter une alimentation qui favorise la sécrétion de la progestérone
L’alimentation joue un grand rôle dans la fabrication de toutes nos hormones. Et celles du cycle, notamment la progestérone, n’y échappe pas.
C’est pourquoi, il est important de veiller à apporter toutes les sources nécessaires à une sécrétion suffisante de progestérone.
Voici ce qui peut être conseillé de mettre dans l’assiette : des aliments contenants
- de la vitamine A (carotte, brocoli cru, épinards, beurre),
- de la vitamine B3 (viande blanche),
- de la vitamine B6 (viande, poisson, œuf),
- de la vitamine C (kiwi, cassis, poivrons, persil),
- de la vitamine E (noix, huile noisettes et cameline)
- des minéraux comme le magnésium et le zinc.
Préparer son corps en agissant à la fois sur l’inflammation et la progestérone va grandement favoriser la fertilité. Mais je pense que c’est aussi en préparant son esprit, qu’on mettra vraiment toutes les chances de son côté pour concrétiser son projet bébé.
3 – Préparer son esprit pour favoriser la fertilité et être enceinte
Préparer son esprit, c’est prendre soin de ce qu’il se passe dans notre tête à la fois à l’idée d’un projet bébé et aussi le reste du temps, dans nos vies bien remplies.
Ce qu’il se passe dans nos têtes ce sont les phénomènes du stress, des émotions et des pensées envahissantes.
Comme évoqué plus haut, on a vu que le stress vient impacter la fertilité sur le plan physique (côté inflammation et progestérone). Le stress est en fait bien souvent accompagné d’émotions et de pensées qui viennent nourrir ce stress.
Travailler sur son esprit revient à se demander si le stress est récurrent, quelles sont les émotions inconfortables associées (colère, peur, tristesse), et quelles sont les pensées qui tournent en boucle en ce moment. Ce travail consiste à se pencher sur sa santé mentale et son hygiène émotionnelle. Ce travail peut être fait par des professionnels comme les psychologues, sophrologue, thérapeutes formés en accompagnement émotionnel.
Pour conclure
Se sentir en cohérence dans son corps et dans sa tête influe véritablement sur la fertilité. Et ce sont ces deux aspects de la santé que je vous invite à considérer avant de lancer votre projet bébé.
Aline Demolin
J’accompagne les femmes à réduire leurs douleurs d’endométriose et gagner en vitalité, suivre et comprendre leur cycle menstruel et favoriser une grossesse